LA RECOUVRANCE goélette brestoise
Brest / Ouessant / Morgat / Brest

3-4-5 août 2004




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3 août 2004 Brest - Quai Malbert / Ouessant


Ayant passé la nuit dans un petit hôtel sympa de Brest, avec nos amis Jacky et Dany, Domi et moi découvrons La Recouvrance à couple de La Bergère de Domremy, derrière l'impressionnante Abeille Flandres. Il y a un brouillard à couper au couteau. Nous embarquons nos bagages, faisons connaissance avec la goélette, son équipage et les autres stagiaires, et Cédric, commandant de La Recouvrance, met le moteur en route à 9h00.
Nous sortons à la corne de brume, on ne voit rien devant ni sur les côtés. En passant devant l'arsenal, c'est à peine si l'on devine dans la grisaille la masse des bâtiments de guerre, ces fameux "bateaux gris". La rade de Brest est dans du coton!

Pendant près d'une heure, le voilier avance lentement, glissant en douceur sur une mer désespérément calme. De temps en temps, un coup de corne de brume vient déchirer le silence. En fin de matinée toutefois, la couverture nuageuse se déchire enfin, découvrant un ciel magnifique, et le soleil commence à nous réchauffer. Hélas, il n'y a pratiquement pas de vent. Nous avons quand même hissé les voiles, mais nous sommes obligés de poursuivre au moteur, et plutôt que de faire des ronds dans l'eau sans aucun intérêt, Cédric nous propose de débarquer à Ouessant pour y découvrir le charme de cette île au delà de laquelle, se trouve... l'Amérique! .






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4 août 2004 Baie de Lampaul / Morgat

Bien à l'abri de la baie, nous avons passé une excellente nuit, mollement bercés par une très légère houle. Les
bannettes
sont très confortables. Nous quittons la Baie de Lampaul vers 9h00 sous un beau soleil et, miracle, une petite brise qui nous permettra de naviguer à la voile.

Jean-Hervé, Baco et Cyril, avec patience et bonne humeur nous apprennent à nous servir de tous ces cordages qui permettent de faire avancer le voilier. Drisses, écoutes, hale-bas, cabillots, amures, tous ces mots, jusqu'alors inconnus ou presque, se matérialisent sous nos yeux et dans nos mains!

Nous effectuons quelques virements de bord, histoire d'apprendre un peu le maniement d'un voilier, et de ne pas arriver trop tôt devant les grottes de Morgat où nous resterons au mouillage pour la nuit.
Et la surprise du soir nous vient du chef, Jean-Luc. Installant au dessus de l'eau un barbecue accroché à la lisse, il nous cuisine un bar magnifique, offert quelques jours auparavant par un marin-pêcheur à qui l'équipage de La Recouvrance avait porté secours.




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5 août 2004 Anse de Morgat / Brest

Nous quittons le mouillage alors que le soleil est déjà généreux. Le vent n'est pas bien violent. Nous passons au large du Cap de la Chèvre, puis du Cap de Dinan. On croise alors le Corentin,
lougre chasse-marée de Concarneau. Au passage de la Pointe de Penhir, Cédirc engage La Recouvrance entre les Tas de Pois. L'impression est forte. On pense qu'on va se fracasser sur les rocher tant le passage paraît étroit. Et pourtant ça passe, heureusement d'ailleurs, et il y a encore de la marge. Mais je pense que La Recouvrance est sans doute l'un des plus gros voiliers à pouvoir se risquer à cet exercice délicat.

Nous mouillons pour déjeuner après avoir passé la Pointe du Toulinguet. Moment de calme mis à profit pour monter dans la mâture. Hélas, grosse déception pour moi, je suis vraiment sujet au vertige. D'autant que les enflêchures étant en cordage, je suis obligé de regarder vers le bas pour voir où je mets les pieds. Je monte à peine sept à huit mètres que je sens qu'il serait ridicule de tenter davantage, au risque d'obliger un gabier (un vrai) à venir me saisir par le harnais pour m'aider à redescendre.

Le retour sur Brest se fait sans histoire, mais pour la première fois je prends la barre de la goélette, et je découvre qu'il n'est pas aussi simple qu'il y paraît de barrer un voilier à vue! Il faut sans cesse apprendre, mais après tout, c'est bien pour ça qu'on est venus!



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