Arrivée de Marité à Granville
14 mai 2011



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Rappelez-vous, fin 2005 la nouvelle tombait comme un couperet: les autorités maritimes interdisent à Marité, le dernier terre-neuvas français, de continuer à naviguer, ou dans des conditions tellement restrictives qu'elles correspondent à un véritable arrêt de l'exploitation du voilier. Déjà dans le courant de l'année, il avait fallu procéder au remplacement de deux mâts. Le calfatage avait été refait en urgence à Brest. Mais en fin d'année, le verdict des autorités est sans appel: Marité ne peut plus continuer à transporter des passagers sans une réfection quasi totale de la coque, des membrures, du support moteur, etc... La liste était longue. Le montant du devis est élevé. Mais après de longues et difficiles négociations, la décision est prise de sauver le voilier.

Le Chantier Bernard de St Vaast la Hougue remporte l'appel d'offres européen. Dans un premier temps Marité est immobilisé dans la forme Napoléon à Cherbourg. Puis il sera amené à St Vaast la Hougue pour y terminer les travaux de la coque, du pont et la pose des bas-mâts.

Début mai, le voilier est prêt à rejoindre Granville, son nouveau port d'attache. Les travaux ne sont pas terminés pour autant, loin s'en faut. Le pont est vide. Il n'y a pas de rouf ni de haut-mâts, donc pas de voiles. L'intérieur est pratiquement vide. Il manque au total 90 tonnes de charge. C'est la raison pour laquelle les Granvillais ont sans doute été déçus de voir arriver une sorte d'énorme barque, sans voiles, la ligne de flottaison à un mètre au dessus de l'eau, roulant sur la houle comme un vulgaire bouchon. Et pourtant, quand on y regarde de près, le travail accompli est remarquable, la coque est magnifique. Clin d'œil de l'histoire: les arbres utilisés proviennent de forêts de l'Orne et de la Mayenne plantées par Colbert, ou du parc du Château de Versailles dévasté par une tempête en 2001!

Il reste à souhaiter qu'une fois totalement reconstruit, Marité ne devienne pas ce qu'on appelle un "bateau-ventouse" pour réceptions et cocktails, mais qu'il reprenne la mer. En principe, Marité devrait être prêt pour participer en 2012 aux "Tonnerres de Brest" et pour se rendre à Londres pour les J.O..

Escorté par Fleur de Lampaul depuis St Vaast la Hougue, Marité a été rejoint après un mouillage pour la nuit à Chausey, par une flottille de voiliers locaux, normands et bretons confondus.

J'ai eu le privilège d'être invité à embarquer à bord de la bisquine La Granvillaise pour aller à la rencontre du terre-neuvas "ressuscité" et l'accompagner jusque dans le port de Granville.

C'est ce que je vous propose de découvrir en images. Et en prime, quelques photos de l'intérieur de Fleur de Lampaul.


Retrouvez les fiches techniques de tous les voiliers sur www.amisdesgrandsvoiliers.org

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