COTES ET MER

LE COTENTIN
La Hague - Granville




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La Hague, le Raz Blanchard, le Cross Jobourg, des noms qui résonnent bien aux oreilles de nombreux Amis des Grands Voiliers qui ont navigué dans les parages. Alors, pourquoi lors d'une prochaine escale dans le Nord-Cotentin, ne vous laisseriez vous pas aller à une petite escapade vivifiante et…gastronomique le long du littoral haguais ? Répondant à une invitation presse de la Communauté de communes de la Hague, j'ai eu le plaisir de visiter quelques kilomètres d'une côte jalousement préservée.

Bien sûr, dans l'esprit du public, la Hague reste aujourd'hui synonyme de retraitement de déchets nucléaires. Mais tordons tout de suite le cou à une plaisanterie de mauvais aloi et qui circule encore de nos jours, les habitants de la région ne sont pas fluorescents et ils ont deux bras et deux jambes comme tout le monde ! En revanche, ils vivent sans doute dans l'une des régions les plus surveillées de France en matière de radioactivité et pollution de toutes sortes. Et comme on dit là-bas "le sujet n'est pas tabou". Mais finalement, là n'était pas le sujet.

D'Urville-Nacqueville au Cap de la Hague, la côte n'est qu'une succession de falaises, d'anses, de ports plus pittoresques les uns que les autres. Omonville-la-Petite, le village de Prévert, Saint-Germain-des-Vaux, tous les villages de la côte conservent un charme vrai renforcé par l'action menée par la communauté de communes et le Conservatoire du littoral. Enfouissement des réseaux aériens, restauration des murets de pierre, incitations au remplacement des barrières galvanisées par des barrières en bois traditionnelles, tout est fait pour redonner toute leur authenticité aux paysages du littoral de La Hague.

En s'écartant à peine du littoral, on peut découvrir de charmants villages où l'histoire et la culture se ressentent à chaque pas. Gréville-Hague est le village natal du peintre Jean-François Millet (Les glaneuses, l'Angélus…), le plus célèbre peintre de Barbizon et qui passe pour être le plus copié au monde (même Van Gogh a copié nombre de ses toiles). La maison natale du peintre se visite, face au musée qui lui est consacré.

Jacques Prévert avait 30 ans lorsqu'il découvrit la Hague. C'est grâce à son ami décorateur de cinéma Alexandre Trauner qu'il déniche en 1970 la maison d'Omonville-la-Petite où il vivra et écrira jusqu'à sa disparition en 1977.

Isolée, à quelques mètres de la falaise, la Ferme de la Cotentine était vouée à disparaître. Apparaissant pour la première fois sur une carte tracée vers 1750 - 1760, ce corps de ferme a été habité jusqu'au début de la seconde guerre mondiale. Placée à un endroit stratégique d'où l'on pouvait observer tout mouvement de navire en direction de Cherbourg, elle fut réquisitionnée par l'armée allemande et subit de graves déprédations. A la Libération, trop endommagée, elle est laissée à l'abandon, s'abime, sert de dépôt d'ordures, etc…

Les ruines sont rachetées en 1991 par le Conservatoire du Littoral. Situés sur une partie du littoral où la réglementation actuelle interdit toute construction, les bâtiments n'ont pas été reconstruits, mais simplement sécurisés, nettoyés de telle sorte que le promeneur puisse visiter le site et imaginer ce que pouvait être la vie d'une famille en totale autarcie. Dans l'une des pièces, des panneaux informent les visiteurs sur la faune et la flore locales. L'entretien de la végétation alentour est assurée principalement par le pâturage. Les animaux, de race locale, permettent de contenir les fougères et les ajoncs et de maintenir une végétation rase favorable à une plus grande diversité floristique.

La protection du littoral passe aussi bien sûr par celle de la mer. Le port d'Omonville-la-Rogue, Goury, Port-Racine ont été aménagés de telle sorte que l'activité de pêche continue malgré les crises qui secouent les professionnels de la mer, et que l'accueil des visiteurs puisse se faire sans pour autant détériorer la beauté du site. A Omonville-la-Rogue par exemple, joli port offrant 52 mouillages et pouvant recevoir quelques bateaux de gros tonnage, un dispositif de viviers respectant l'environnement a été construit par la communauté de communes afin que les caseyeurs puissent en toute sécurité stocker leurs prises en attendant qu'un camion de la criée de Cherbourg charge la cargaison, leur évitant ainsi un déplacement plus coûteux et plus gourmand en carburant. A Goury, un parking a été aménagé sans nuire à la qualité exceptionnelle de la vue sur le phare du Gros du Raz et sur le fameux Raz Blanchard. A Port Racine, du nom du corsaire de Napoléon qui avait fait construire ce petit port à partir d'un abri naturel d'où il traquait les bateaux anglais, là aussi un parking a été judicieusement aménagé.

Au large de la Hague, plus de 600 cargos utilisent quotidiennement le rail des Casquets, l'une des voies maritimes les plus fréquentées du monde. Régulièrement, les 14 communes du littoral (…) de la communauté de communes sont menacées par des comportements irresponsables. En 2005 et 2006, ce ne sont pas moins de 6 naufrages, collisions, avaries ou dégazages qui sont recensés. Rappelez-vous en 2000 le naufrage du chimiquier italien Levoli Sun et ses 4000 tonnes de styrène. C'est le CROSS JOBOURG, implanté au cœur de la Hague qui assure les missions de surveillance, de sécurité et de coordination des opérations de sauvetage.

Le monde maritime est étroitement lié à l'activité humaine terrestre. S'il est fréquent au cours de nos navigations de réaliser des petits mouillages sympathiques dans des anses abritées, d'admirer la faune et la flore qui s'y développent, c'est parce qu'à terre, des hommes se battent pour conserver ce patrimoine naturel exceptionnel. Je ne passerai plus au large des côtes du Cotentin sans penser à ceux et à celles qui œuvrent pour garder un littoral propre et accueillant.

Et si d'aventure, vos pas vous guident vers le littoral haguais, n'hésitez pas à emprunter le sentier des douaniers entre Landemer et la baie de Quervière. Coupe-vent et chaussures de randonnée sont vivement recommandées ! Mais rassurez-vous, il y a aussi de merveilleux restaurants pour reprendre des forces!


J'ai découvert Granville il n'y a que peu de temps. Et pourtant, c'est le port où mon père allait passer quelques jours (avant les congés payés) pour aller à la pêche à bord des fameuses bisquines. A l'occasion des 20 ans de la Granvillaise, j'ai découvert une ville chaleureuse, accueillante, d'excellents restaurants où l'on est accueilli avec le sourire et la bonne humeur. Bref, tout est là pour que j'y retourne très vite!



 

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