PALERME

Lors d'un Tour de Sicile, les Tours Opérators laissent dans le meilleur des cas deux jours au voyageur pour visiter Palerme, ce qui est bien sûr très insuffisant pour la capitale sicilienne, une ville d'une incroyable richesse architecturale. La ville n'a pourtant pas été épargnée par les bombardements de 1943 et les faubourgs en portent encore les stigmates.

Pourtant, les églises, basiliques, cathédrales se comptent par dizaines. Sans oublier les théâtre et palais comme le palais normand ou le palais Gangi (souvenez-vous de la scène du bal dans le film "Le Guépard" de Visconti). La plupart de ces édifices sont particulièrement fastueux, et l'on ne peut qu'être impressionné devant le travail et la minutie des artistes, même si parfois certains sont décorés à l'extrême.

Palerme c'est aussi une ville de plus de 700.000 habitants, grouillante de vie, avec ses rues encombrées, ses boutiques luxueuses et ses marchés. Les marchés d'alimentation sont les plus intéressants. Hauts en couleur par la diversité des produits présentés, mais aussi par les stores et parasols multicolores sous lesquels les vendeurs s'interpellent dans un concert de voix savamment orchestré.

La Mafia? Bien sûr, elle est toujours présente à Palerme, comme dans toute la Sicile d'ailleurs. Mais n'exagérons rien, si nous pensons bien avoir croisé des membres de Cosa Nostra, nous n'avons jamais ressenti le moindre malaise, la moindre inquiétude. Les mafiosi règlent leurs problèmes entre eux. Les touristes ne les intéressent pas. Il faut dire également que depuis dix à quinze ans, la criminalité a fortement chuté. Un brave homme était un jour particulièrement heureux que nous lui disions notre bonheur d'être en Sicile. Car son cousin turinois refusait de venir à Bagheria ou il résidait parce qu'on lui avait dit qu'il fallait marcher courbé en deux pour éviter les balles perdues!

MONREALE

Située à 9 km à l'ouest de Palerme dans la Conca d'Oro (la Vallée d'Or), la petite cité de Monreale vaut à elle seule le voyage pour la visite de la cathédrale et du cloître.

Construits sous le règne du normand Guillaume II, la cathédrale, le palais royal et le monastère sont de véritables chefs-d'œuvre. Édifiée par différents maîtres d'œuvre, la cathédrale présente un mélange de différents styles. Les deux tours qui la flanquent sont caractéristiques du style normand. En revanche, les chevets sont de facture arabe. L'intérieur de la cathédrale frappe le visiteur par la richesse de ses décors de mosaïque et d'or. Les colonnes sont ornées de magnifiques chapiteaux corinthiens. On y trouve également des ornements de mosaïque en arabesque.

Quant au cloître, c'est une pure merveille de mélange des genres: colonnes d'inspiration orientale surmontées de chapiteaux romans. Il faut savoir que toute la période pendant laquelle la Sicile fut gouvernée par les normands fut particulièrement faste. Roger 1er, puis Roger II et Guillaume II font preuve d'une grande tolérance vis à vis des populations musulmanes, respectant les lois et les coutumes islamiques. Ils réaliseront une formidable fusion entre les populations grecques, latines et arabes, et amèneront la Sicile à un niveau économique, social et artistique jamais atteints à l'époque.

SEGESTE - ERICE

Située entre de magnifiques collines, la ville de Segeste fut rasée à deux reprises, par les Syracusains puis par les Vandales. Toutefois, le temple dorique de Segeste est sans doute l'un des plus parfaits monuments qui nous vienne de l'Antiquité. Les proportions sont particulièrement harmonieuses et les 36 colonnes non cannelées sont pratiquement intactes. Reste un mystère non élucidé: on ne sait toujours pas à quelle divinité ce temple était consacré.

Perchée à 750 mètres d'altitude, la jolie cité d'Erice offre un double panorama exceptionnel, au nord-est sur les golfes di Bonagia et del Cofano jusqu'au Cap San Vito, au sud sur Trapani tout en contrebas et jusqu'aux Îles Egades. Par temps très clair, on peut même apercevoir Pantelleria et le Cap Bon en Tunisie.

Défendue par de fortes murailles d'enceinte, la ville est constituée de petites ruelles pentues aux pavés polis. L'église Chiesa Matrice a été construite avec des matériaux provenant du temple de Vénus. C'est une église fortifiée aux formes plutôt massives, mais possédant en façade une splendide rosace.

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TRAPANI

Trapani est un grand port situé à égale distance entre le Cap San Vito et Marsala, face aux îles Egades. Le port s'est développé au fil des siècles du fait de la principale activité de la ville, la récolte du sel. Dans l'antiquité, c'était en fait le port de la ville graque d'Erice, située sur la colline qui domine Trapani de plus de 700m.

Aujourd'hui, les marais salants sont toujours importants mais la ville tire aussi ses ressources de la pêche au thon et de l'extraction du marbre.

SELINUNTE

Rivale de Segeste, Selinunte n'a connu qu'une vie brève mais intense. Fondée au 7ème siècle, elle fut longtemps alliée de Carthage contre Segeste. Mais c'est finalement par un Carthaginois, Hannibal, qu'elle fut détruite en 409 av. JC. On y retrouve pourtant pas moins de cinq temples. Deux ont été partiellement relevés, le temple C dédié à Apollon et Herakles en 1925 et le temple E dédié à Héra en 1957.

On peut constater que certaines colonnes n'étaient pas cannelées, ce qui laisse à penser que le temple concerné n'avait pas été achevé (temple G dédié à Apollon entièrement en ruines au sol). Par ailleurs, on note une évolution dans la réalisation des colonnes du temple C, les colonnes sud sont encore monolithiques tandis que les autres sont en tronçons, plus faciles à transporter et à ériger.

Les ruines de l'ancienne cité et des temples sont dispersée sur une étendue quasi désertique. Ne pas oublier le couvre-chef en cas de visite sous un soleil de plomb!

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SCIACCA

Sciacca est une jolie petite ville portuaire à 30 km à l'est de Selinunte et à 70 km à l'ouest d'Agrigente. Comme Caltagirone, l'activité principale de la ville est la céramique artisanale. On trouve des ateliers-boutiques à tous les coins de rue, les escaliers, publics ou privés sont souvent parés de contremarches ou de plinthes en carreaux de céramique, et il n'est pas rare de trouver de magnifiques vases sur les parapets des terrasses publiques.

Perché sur le Mont Krono dominant Sciacca et toute la région, un imposant bâtiment ne peut qu'attirer l'attention des visiteurs: le Grand Hotel San Calogero. Presque adossé à la basilique dont il a tiré le nom, cet hôtel a été construit de 1954 à...1993, date de la première inauguration, et de sa fermeture. En effet, la construction dura si longtemps qu'il aurait fallu faire des travaux de restauration dès l'inauguration, d'autant que le complexe n'avait aps été relié aux égouts de la ville. En fait, cet hôtel monumental n'a jamais été occupé! Du moins c'était encore le cas en 2017.

AGRIGENTE

Agrigente est aujourd'hui une ville de près de 60.000 habitants. Son histoire commence réellement vers 580 av. JC, lorsqu'un groupe d'habitants de Gela originaires de Rhodes et de Chypre décida de fonder la ville d'Akragas. La cité connut un essor économique et politique, accompagné d'un épanouissement artistique, jusqu'en 406 av. JC, date à laquelle elle fut détruite par les Carthaginois.

On dénombre six temples dans la Vallée des Temples. Parmi lesquels le Temple de la Concorde est l'un des mieux conservés des temples de l'Antiquité. On peut constater que les colonnes ont été amincies vers le haut pour paraître plus grandes, légèrement renflées aux 2/3 de la hauteur et inclinées vers le centre du fronton pour donner à une certaine distance l'illusion de parfaites verticales. Les grecs utilisaient déjà des méthodes de correction optique dans leur architecture!

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PIAZZA ARMERINA - CALTAGIRONE

La petite ville de Piazza Armerina doit surtout sa réputation à la magnifique Villa Romana del Casale. Datant de la fin du 3ème/début du 4ème siècle, elle aurait appartenu à un membre de la famille impériale, Maximien.

Résidence secondaire, elle était entourée d'un vaste domaine. Elle fut détruite par un incendie, puis enfouie sous des alluvions laissées par une inondation en 1161. Elle était immense (3500 m²) et se répartissait sur plusieurs niveaux. La visite s'effectue par un chemin de passerelles. Les pièces sont décorées de mosaïques polychromes miraculeusement bien conservées. Certaines pièces sont décorées de scènes mythologiques ou représentant la vie au quotidien. On peut entre autres remarquer qu'il y a plusieurs siècles que les Romaines utilisaient le bikini...!

Caltagirone est la cité de la céramique. Elle est omniprésente dans la ville, embellissant ponts, balustrades et bancs publics, et jusqu'à l'escalier de Santa Maria del Monte dont les 142 contremarches sont habillées de carreaux en majolique polychrome, d'inspiration arabe, normandes, espagnoles, baroques et contemporaines.

RAGUSE - DONNAFUGATA - MODICA - NOTO

Donnafugata n'existait pas encore lors du terrible tremblement de terre de 1693 qui détruisit Raguse, Modica et Noto. C'est pourquoi l'architecture de ces trois villes est essentiellement baroque, puisqu'il fallut tout reconstruire ou presque.

A Raguse, c'est surtout Ragusa Ibla, l'ancienne ville, qui vaut la visite. Une cathédrale, huit églises et cinq palais se succèdent dans cette ville accrochée à la montagne. A l'extrémité se trouve le magnifique Giardino Ibleo s'ouvrant sur un panorama grandiose.

Modica, construite au confluent de deux torrents a été inondée lors de crues particulièrement fortes, 9m au confluent, en 1902. Les torrents ont été recouverts par trois grandes routes, axes principaux de la Modica moderne.

Par rapport à ceux des autres villes, les monuments baroques de Noto offrent un aspect très particulier. Ils ont été construits en calcaire local, pierre blanche qui a fini par prendre une tonalité rose magnifique.

PALAZZOLO ACREIDE

Fondée en 664 par les grecs, la ville antique s'appelait Akrai. On y trouve un petit théâtre en pierre blanche. A côté du théâtre, deux carrières de l'époque grecque ont été transformées par les chrétiens en catacombes et en habitations dont l'une est ornée d'un bas-relief.

Comme toutes les villes siciliennes, la ville moderne comporte de nombreux ouvrages baroques.

SYRACUSE - ACI CASTELLO

Qui n'a rêvé visiter Syracuse après avoir entendu la voix mélodieuse d'Henri Salvador sur les paroles de Bernard Dimey? Pourtant la ville n'est pas particulièrement "poétique". Colonisée dès le 8ème siècle av. JC, elle tombe vite aux mains de tyrans: Gélon, Hiéron, Denys l'Ancien, Denys le Jeune, Agathocle et enfin Hiéron II sont autant de tyrans qui gouvernèrent Syracuse de 458 av. JC à 212 av. JC lorsque la ville passera aux mains des Romains. Ils firent pourtant de Syracuse une ville puissante, rivale d'Athènes et de Carthage. Elle compta jusqu'à 300.000 habitants.

Si ces tyrans étaient souvent sanguinaires - c'est Denys l'Ancien qui fit suspendre une épée attachée par un crin de cheval au dessus de la tête de Damoclès, courtisan envieux, pour lui montrer combien la vie d'un souverain était dangereuse - ils s'entouraient aussi de nombreux artistes et écrivains. C'est à Syracuse que vécut Archimède.

Le théâtre grec est l'un des plus grands monuments de l'Antiquité. Nous avons pu constater, comme il est écrit dans les livres d'Histoire, qu'un spectateur du dernier rang pouvait entendre un acteur chuchoter sur la scène, tellement l'acoustique y est remarquable. Près du théâtre se trouvent les latomies, des carrières de pierre, dont la plus imposante, la latomie du Paradis, également appelée "Oreille de Denys". La légende dit que dans cette grotte, Denys l'Ancien pouvait entendre ses ennemis sans être vu!

En empruntant le Ponte Nuovo on passe sur l'île d'Ortygie qui est l'origine de Syracuse. C'est là qu'on découvre les ruines du temple d'Apollon, la magnifique cathédrale et la fontaine Arethuse.

Petite bourgade située à quelques kilomètres au nord de Catane, Aci Castello vaut surtout pour son château normand bâti en pierre de lave sur un piton rocheux et dominant des eaux d'une limpidité impressionnante.

TAORMINE - L'ETNA

La jolie ville de Taormine se situe sur un véritable balcon entre la mer et l'Etna. La ville n'a connu un véritable essor touristique que vers la fin du 19ème sicle. Elle s'est bien rattrapée depuis, et c'est devenu un point de passage obligé, et c'est un peu dommage. La foule se presse dans les ruelles étroites, et il est bien difficile de prendre une photo sans qu'un touriste ne passe devant l'objectif au bon moment! En 2001 je faisais des photos argentiques, donc chaque déclenchement avait un coût!

Le théâtre de Taormine fut construit par les Grecs, mais transformé et agrandi par les Romains. Du haut des gradins, le visiteur jouit d'une vue splendide sur l'Etna et sur la mer Ionienne.

Les jardins de la Villa Communale sont splendides. On peut y admirer une grande diversité de plantes exotiques. Le panorama vu du jardin y est tout aussi superbe.

Depuis qu'enfant j'ai vu "Les Rendez-Vous du Diable" d'Haroun Tazieff, j'ai toujours été fasciné par les volcans. L'émotion était donc particulièrement forte lorsque nous avons gravi les pentes de l'Etna, à bord d'un minicar 4x4 très inconfortable. Petite frustration: pour des raisons de sécurité bien compréhensibles, nous sommes montés par la face est du volcan, au vent donc à l'abri des nuages de fumées et des projections, mais nous ne pouvions voir ni l'éruption par elle-même ni la coulée de lave. La veille, depuis l'hôtel d'Acireale situé à près de 25 km du sommet de l'Etna, nous pouvions voir l'éruption et entre le souffle du volcan.

A partir de 2000m d'altitude, le paysage devient lunaire, le sol ressemble à un gigantesque amas de cailloux bruns, avec ça et là des entonnoirs creusés par des retombées de bombes volcaniques. Un vent froid balaie le sommet, mais la vue est à couper le souffle.

SANTO STEFANO - CEFALU - PORTICELLO - SOLUNTO

Santo Stefano di Camastra, petite cité de la côte nord est la capitale de la céramique artistique. Le palais Sergio est même devenu le musée de la Céramique.

Cefalu est un joli petit port de pêcheurs, qu'on n'a hélas pratiquement pas visitée.

Porticello est également un petit port de pêche joliment coloré, adossé à la ville de Bagheria, près de Palerme.

Tout près, le site archéologique de Solunto est situé sur un promontoire du mont Catalfano.On y accède par une route assez pentue bordée de superbes figuiers de barbarie aux fruits joliment colorés. Solunto fut fondée par les carthaginois mais elle passa un siècle plus tard sous la domination romaine. Les escaliers qui subsistent montrent que les habitations comportaient un étage. On peut encore voir des peintures murales, et des sols décorés par des céramiques.