COTES ET MER

SEINE-MARITIME ET CALVADOS
Etretat - Courseulles - Port en Bessin




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La côte normande évoque pour beaucoup les plages du débarquement de 1944. Certes, il s'agit là d'un héritage historique énorme, de l'événement sans doute le plus important de l'ère moderne, et le monde d'aujourd'hui serait certainement bien différent s'il n'avait pas eu lieu.

Mais pour moi, gamin de 5 ans en 1953, ces étendues de sable fin représentaient les vacances. C'était un formidable terrain de jeu où l'on s'adonnait des journées entières à la balle au prisonnier, au jokari, au tennis-ballon, et plus grands au volley. C'était aussi les balades dans les jolies villes du bord de mer, les dégustations de ”guigui” de Saint-Aubin, les glaces de Courseulles et les sablés d'Asnelles. Il y avait aussi les fêtes de la mer de Courseulles ou de Port en Bessin.

Port en Bessin! Ce mot était magique. Situé à 25 km de notre petit village de Graye sur mer, c'était l'un des rares endroits pour lesquels mon père acceptait de bouger la "deuche" qui sinon restait garée pour toute la durée des vacances. J'ai toujours adoré l'ambiance de ce petit port de pêche blotti entre les falaises, à quelques kilomètres à peine de la fameuse "Omaha Beach". J'aimais observer le ballet des chalutiers passant l'écluse ou déversant leur cargaison de poissons fraîchement pêchés. Les étalages encombraient les quais et j'étais très impressionnés par les énormes pinces des tourteaux qu'on appelait là-bas des dormeurs. Je me souviens qu'un badaud s'étant fait sérieusement pincer par l'un d'eux, le pêcheur l'avait averti en ces termes:
- Holà monsieur, ça vous couperait un doigt comme une merde!

Le grand spectacle c'était les jours de grande marée, lorsque la mer était suffisamment forte et que les vagues venaient éclater sur le môle, faisant jaillir de véritables murs d'eau. Le grand jeu, lorsque la mer n'était pas trop mauvaise, était de courir à l'abri du môle, jusqu'au bout de la jetée, sans se faire mouiller, ce qui était quand même assez rare!



 

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