PHARE
DE LA VIEILLE
Phare
en mer
Le
Phare de La Vieille fait partie des "Enfers". C'est pour
moi l'un des phares en mer les plus représentatifs du littoral
français. Son austère tour carrée fait penser
à un vieux château médiéval. Érigé
sur un bout de rocher, il signale avec la tourelle de la Plate et
avec Tevennec le passage du Raz de Sein, particulièrement
dangereux. C'est d'ailleurs dans cette zone que les pêcheurs
de bars de ligne viennent affronter les violents courants et les
déferlantes pour traquer ce poisson exceptionnel.
Les
travaux dureront 5 ans, de 1882 à 1887.
Les pierres de taille et les moellons sont transportés de
lîle de Sein par une chaloupe remorquée par un
navire à vapeur. Les conditions de mer étant si difficile,
l'accostage d'un navire était impossible. Aussi, l'îlot
était équipé d'un mât de charge pour
décharger les navires. Des mouillages étaient installés,
auxquels s'amarraient le vapeur. Les canots amarrés pendant
le flux et le jusant faisaient la navette avec le vapeur. Ensuite
pour la relève des gardiens, comme pour la plupart des phares
en mer, on utilisait le cartahu, un filin qui était lancé
par les gardiens en direction de la vedette. Puis on y attachait
un ballon. Le gardien "montant" s'installait sur le ballon
à califourchon, et il était treuillé par l'un
des gardiens descendant. Il y avait deux gardiens en permanence
sur le phare. Cet exercice étant particulièrement
périlleux, un nouveau mode de relève est mis en place
en 1925 par la construction d'une tour à système Temperley.
Ce système a été démonté lors
de l'automatisation du phare en 1995. La tour ayant été
arrachée lors d'une tempête en 2008 elle ne sera pas
remplacée.
En
1926, le Phare de La Vieille sera le théâtre d'un grave
accident. Au même titre que les emplois aux écritures,
concierges ou gardiens de musée, le poste de gardien de phare
fait alors partie des "emplois réservés".
Ce sont donc deux mutilés de guerre, Mandolini et Ferracci
qui se retrouvent mutés sur le phare, alors qu'ils ne sont
absolument pas en état d'accomplir cette tâche très
éprouvante. Mandolini a perdu l'usage d'un bras et Ferracci
a toujours une balle logée dans le corps. Et bien qu'atteints
tous deux aux poumons, ils doivent chaque jour gravir les 120 marches
qui séparent les cuves de pétrole de la salle de veille.
Fin décembre 1925 la région est balayée de
violentes tempêtes. Lorsque les deux gardiens parviennent
à se hisser sur la plate-forme, les conditions sont telles
qu'il est impossible d'assurer leur relève. L'affaire tourne
à la tragédie lorsque le 19 février 1926, une
goélette de Paimpol se perd corps et biens sur les brisants
de Plogoff. Des témoins assurent que le phare était
éteint et que la corne de brume ne fonctionnait que par intermittence.
Neuf jours plus tard, un patron pêcheur de Plogoff, son fils
et le gardien-chef d'Ar-Men parviennent à récupérer
les malheureux. Un décret du 1er septembre 1927 exclura le
métier de gardien de phare en mer de la liste des emplois
réservés.
Hauteur
26,90 mètres
Elévation 33,90 mètres
Optique tournante de 4 panneaux
Feu à occultation en 12 secondes à 4 secteurs (blanc,
vert, rouge, obscur)
Portée 18 milles
Automatise
en 1995, non gardienné, il ne se visite pas.
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