LA BOUDEUSE trois-mâts goélette
Descente de la Seine Paris / Le Havre

30-31 mai - 1er juin 2009




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Pour tous les proches de La Boudeuse et de son équipage, ces trois jours sont vécus comme une libération. Libération du voilier, prisonnier entre la passerelle Simone de Beauvoir et le pont de Bercy. Prisonnier d'un système qui a nécessité de longs mois de négiociations avant de trouver les financements nécessaires à sa remise en état et au montage des nouvelles expéditions.

Pendant dix-huit mois, sept membres des Amis des Grands Voiliers se sont relayés trois jours par semaine, pour faire visiter La Boudeuse à un public médusé, ignorant presque tout des grands voiliers traditionnels, et profitant de cette aubaine incroyable qu'était la présence incongrue d'un trois-mâts à Paris. Pour plusieurs d'entre nous, ces dix-huit mois représentent plus de soixante-dix jours de visites, 560 heures à arpenter le pont du navire pour en faire découvrir les secrets, ou à raconter l'histoire fantastique de ce voilier de plus de 90 ans.Combien de visages avons nous rencontrés? Plus de dix-mille chacun, sans aucun doute. Des hommes et des femmes, de tous âges et de toutes conditions sociales, venus rêver quelques instants en écoutant le récit de La Boudeuse autour du monde "A la rencontre des peuples de l'eau", pour reprendre l'expression de son capitaine, Patrice Franceschi.

Combien sont repartis, les yeux fixant un horizon virtuel, s'imaginant dans les habits de Louis-Antoine de Bougainville ou de son savant botaniste Philibert Commerson, ou plus simplement d'un gabier scrutant la mer, du haut d'une vergue du mât de misaine?
Lors de chaque visite, nous expliquions avec la même ferveur, la même passion, les raisons qui poussèrent Patrice Franceschi en 2001 à chercher un remplaçant à sa jonque La Boudeuse, disparue au large de Malte, de retour d'une série d'expéditions scientifiques dans le sud-est asiatique, pourquoi cet aventurier des temps modernes, explorateur-marin-aviateur-écrivain-philisophe-cinéaste, avait un jour décidé de monter ces missions humanistes pour rencontrer à des milliers de kilomètres de nos pays "dits" civilisés, des peuples si différents, et pourtant si proches de nous.
Pendant dix-huit mois, un jour par semaine, nous avions le plaisir de partager le quotidien de l'équipe restreinte de La Boudeuse, puisque nous avions pris le relais du reste de l'équipage, permettant aux marins, écrivains, cuisiniers qui venaient d'accomplir un tour du monde de trois ans, de prendre un peu de repos et de trouver un travail rémunéré.
Effectuant les visites le mercredi, Diane et moi avons eu le grand plaisir d'y rencontrer souvent Patrice Franceschi, de déjeuner en sa compagnie, écoutant avec délectation les conversations qu'il avait avec ses invités, dirigeants d'entreprises, critiques littéraires, directeurs de fondations, grand-reporters, ou plus simplement compagnons d'aventures lointaines.

C'est pourquoi l'annonce du départ de Paris fut vécu avec une joie intense. Enfin, La Boudeuse était libre! Enfin, les aides financières permettaient d'apurer les dettes et d'organiser le carénage indispensable avant un retour sur la grande bleue. Notre motivation, notre acharnement n'avaient pas été vains. Grâce aux dons des visiteurs, des ventes de produits culturels ou de produits dérivés que nous avions réalisées, les créanciers avaient fini par accorder à son capitaine le temps nécessaire pour convaincre les autorités et les "capitaines d'entreprises" de l'aider à désendetter le voilier et à monter ses prochaines expéditions.

Sans doute les marins habitués aux courses lointaines estimeront que cette navigation de marin d'eau douce sur la Seine à bord d'un trois-mâts n'a que peu d'intérêt. Et pourtant, elle fait partie de celles que nous avons vécues avec le plus d'intensité.

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